Chaque année, quelque 800 000 enfants naissent en France. Pour le plus grand bonheur des fabricants de couches et de culottes. En 2008, ils en ont vendu 3,27 milliards, pour un chiffre d'affaires de près de 820 millions d'euros. Un record en Europe. 3,27 milliards, c'est donc également le nombre de changes sales mis à la poubelle l'année dernière...

Ce qui représente environ 600 000 tonnes de déchets, dont une moitié serait incinérée et l'autre enfouie en décharge. Dans ces deux cas, cela pose un sérieux problème de pollution. Dans les centres d'enfouissement, les couches usagées - ou plus précisément les matières organiques qu'elles contiennent - dégagent lors de leur biodégradation de grandes quantités de méthane : un puissant gaz à effet de serre. Sans compter les risques de contamination des sols et des nappes phréatiques situées aux alentours des sites d'enfouissement, comme le précise Sébastien Lapeyre, directeur du Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid).

Quant à l'incinération, présentée comme une alternative plus écologique à l'enfouissement, elle reste, dans le cas des couches, d'un intérêt plus que limité. D'abord, ce traitement est aussi susceptible de dégager de grosses quantités de gaz à effet de serre. Ensuite, il faut une quantité importante d'énergie pour éliminer l'eau présente dans la matière organique contenue dans les couches usagées. Pour un bilan énergétique global finalement assez peu favorable, selon Sébastien Lapeyre.

Les parents les plus soucieux du respect de l'environnement peuvent se tourner vers les couches lavables. Une étude récente de l'Agence britannique de l'environnement estime que leur impact environnemental serait jusqu'à 40 % inférieur à celui de leurs homologues jetables. Le tout sans réelles contraintes supplémentaires, affirment les tenants de ces produits écolos.

La couche lavable s'imposera-t-elle un jour ? Elle en est encore loin. Aujourd'hui, pour la plupart des parents, sa concurrente jetable reste incontournable. De fait, elle occupe la quasi-totalité du marché. Le magazine « 60 millions de consommateurs » a testé treize modèles classiques, vendus entre 0,11 et 0,37 € l'unité, ainsi que neuf couches-culottes (entre 0,28 et 0,56 €). A ces essais s'ajoutent ceux menés sur une couche lavable et une autre conçue pour la baignade (lire par ailleurs). La sélection inclut des produits de marques nationales (Pampers, Huggies) et d'autres propres à différentes enseignes.

Au final, question efficacité, les produits de marques nationales ne déçoivent pas. Qu'il s'agisse de couches classiques ou de culottes, les résultats des tests d'absorption sont bons, de jour comme de nuit. On n'en attendait pas moins de produits vendus entre 0,30 et 0,60 € l'unité. Important également : certaines marques de distributeurs obtiennent de très bons résultats et n'ont aucunement à rougir de la comparaison avec les produits de marques nationales. Certes, leurs performances sont légèrement inférieures, mais leur prix est souvent beaucoup moins élevé.

Source: www.paris-normandie.fr